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Chers porteurs et porteuses de parts,

Le Fonds alternatif d’arbitrage Pender et le Fonds alternatif d’arbitrage plus Pender se sont repliés l’un comme l’autre de -0,2 %1 en août 2025. Pendant ce temps, l’indice HFRI ED : Merger Arbitrage (USD) a rapporté 1,84 %2.

Mise à jour sur le portefeuille

Août a été pour le Fonds un mois très actif, marqué par un fort afflux de nouvelles ententes et par l’attrait grandissant de certains accords existants qui progressent vers les étapes finales de leur conclusion. Au cours du mois, le Fonds a mis en place 30 positions dans des ententes nouvelles ou existantes, et neuf des accords détenus par le Fonds ont été menés à bien. À la fin d’août 2025, le Fonds dénombrait 49 placements dans l’arène des petites entreprises assorties d’une capitalisation de moins de 2 milliards $, dont 36 valaient moins de 1 milliard $. Les transactions mettant en jeu de petites entreprises demeurent au centre de notre stratégie, en raison de leur durée plus courte, de la réglementation plus indulgente à leur endroit et de leur capacité à dégager des rendements annualisés supérieurs. L’exposition du Fonds aux SAVS a encore augmenté ce mois-ci. Elle représente désormais plus de 30 % du portefeuille. Après une sélection rigoureuse, nous nous sommes engagés dans les PAPE de nouvelles SAVS, dont plusieurs sont sursouscrites et font l’objet de négociations serrées sur le marché secondaire. Nous avons aussi ajouté des positions secondaires assorties de rendements intéressants. L’arbitrage sur SAVS est un investissement avantageux à notre avis. En effet, sa valeur fiduciaire le protège contre les baisses et les bons de souscription et les droits lui donnent la possibilité de croître. Du fait de cette robuste activité sur le front tant des fusions que des SAVS, le Fonds détient désormais un portefeuille diversifié et pleinement engagé dans des accords actifs. Ce positionnement traduit notre vision positive du climat actuel en matière d’arbitrage, vision soutenue par un bon bassin d’ententes, des rendements attrayants et la confiance manifestée par les acquéreurs stratégiques et financiers.

Mise à jour sur le marché des F&A

À l’échelle mondiale, les F&A sont allées de l’avant en août. La valeur des ententes annoncées ont atteint 2,8 billions $ d’une année sur l’autre, en hausse de 35 % par rapport à pareille date l’an passé. Cette augmentation reflète le rebond décisif de l’appétit pour le risque des conseils d’administration de même qu’un état d’esprit plus confiant quant aux décisions des instances réglementaires3. Cet été, saison habituellement la plus lente de l’année, les accords ont atteint la somme record de 1 billion $, en faisant ainsi l’été le plus actif pour les F&A depuis 2021. L’un des grands déclencheurs de cette effervescence a été la révocation par le président Trump du décret exécutif sur la promotion de la concurrence signé par le président Biden. L’abrogation de cette directive a été largement interprétée comme une remise à zéro des politiques des États-Unis sur les fusions, une nouvelle attitude qui s’éloigne de la réglementation agressive qui a interdit ou découragé nombre d’ententes au cours des quatre dernières années. Les négociateurs, qui peuvent désormais compter sur une approche réglementaire plus constructive et prévisible, se sentent plus confiants et disposés à s’engager dans des transactions qui auraient été contestées ou abandonnées antérieurement.

Ce changement de politique a déjà commencé à transformer la nature des ententes annoncées. Certaines fusions qui ont échoué sous l’administration précédente ont eu une seconde chance. Ainsi, Tegna Inc. (NYSE : TGNA), dont l’acquisition par Standard General avait été mise au rencart en mai 2023 après avoir essuyé des revers réglementaires considérables, a accepté l’offre d’achat de Nexstar Media Group Inc. (NASDAQ : NXST). L’acquisition récente et réussie du groupe de pharmacies de détail Walgreens Boots Alliance et du détaillant Foot Locker est un autre exemple du type d’entente qui aurait été soumise à un examen réglementaire impitoyable sous l’ancienne administration. Les conseillers et les conseils d’administration, qui avaient été repoussés sur la ligne de touche par cette incertitude réglementaire, reviennent sur le marché avec assurance et sont à l’origine d’un apport constant de nouvelles transactions.

Mise à jour sur le marché des SAVS

En août, l’activité de SAVS a continué à prendre de l’ampleur, propulsée par la confiance renouvelée des promoteurs et l’intérêt accru des investisseurs sur un marché qui retrouve son dynamisme. Parmi les développements notables, Chamath Palihapitiya, l’ancien « roi des SAVS » a fait sa rentrée sur la scène des sociétés à chèque en blanc en déposant une demande visant à mobiliser jusqu’à 250 millions $ pour l’American Exceptionalism Acquisition Corp., une SAVS axée sur des secteurs comme l’IA, l’énergie, la cryptomonnaie et la défense. Son retour dans le secteur des SAVS révèle que les promoteurs expérimentés voient dans les nouvelles règles et contraintes quant aux PAPE un vent arrière favorable et une occasion. Bien que les précédentes entreprises de Palihapitiya dans les SAVS, dont celles dans Virgin Galactic Holdings Inc. et Clover Health Investments Corp., ont perdu la plus grande part de leur valeur, sa réapparition sur le marché met en lumière la pérennité de la structure des SAVS et la volonté des investisseurs de soutenir des promoteurs de haut niveau en dépit de réalisations passées discutables.

En août, les SAVS ont été à l’origine de huit PAPE, qui ont recueilli 1,8 milliard $. Quatre ententes ont été conclues et aucune SAVS n’a été liquidée4. À la fin d’août, il y avait sur le marché 244 SAVS actives dont la valeur totale s’élevait à 29,2 milliards $, et 149 d’entre elles cherchaient une cible. Au même moment, les SAVS en quête de cible se négociaient sous leur valeur fiduciaire, ce qui a dégagé un taux de rendement à l’échéance de 4,01 %5La récente résurgence des PAPE de SAVS et la liquidation résiduelle des SAVS échues ont eu pour effet de réorienter la composition du marché vers les nouvelles émissions. Par conséquent, le rendement à l’échéance a perdu son utilité en tant qu’indicateur de la future performance. Le réel avantage des SAVS actuelles tient plutôt aux options faisant partie de leur structure, par le biais des actions ordinaires de même que des bons de souscription et des droits habituellement assortis aux parts. Parce que l’argent détenu dans la fiducie les rend moins sujettes aux baisses, les SAVS continuent d’offrir un équilibre entre protection et croissance, ce qui en fait un investissement structurel convaincant dans le climat actuel.

Perspectives

Le contexte soutenant l’arbitrage sur fusion reste positif alors que nous entrons dans les derniers trimestres de 2025. La récente multiplication des annonces de très grandes fusions de même que l’activité robuste dans l’arène des petites et moyennes capitalisations signalent que la confiance des acquéreurs et des promoteurs financiers revient en force. Le changement de réglementation sous l’administration Trump a été un facteur déterminant, comme le montrent les nombreuses transactions d’importance ayant été approuvées et la complexité des nouvelles ententes ayant été annoncées. Bien que les vents contraires soufflés par les tarifs douaniers et les négociations commerciales demeurent, les négociateurs semblent de plus en plus disposés à faire fi de ces incertitudes au profit de la croissance, de la synergie et d’un positionnement stratégique. Nous croyons que cette conjoncture continuera de générer de nombreuses occasions pour qui veut investir en arbitrage. Nous demeurons optimistes quant à la situation favorable à l’arbitrage sur fusion et sur SAVS dans les mois à venir. Nous sommes convaincus que notre portefeuille tirera profit d’une activité encourageante, d’un vent arrière structurellement avantageux et de l’attrait inaltérable des stratégies alternatives non corrélées en tant que sources de revenus.

Amar Pandya, CFA
25 septembre 2025

[1] Tous les rendements signalés sont ceux des parts de catégorie F des fonds. D’autres catégories de parts sont offertes. Celles-ci pourraient présenter des frais et des rendements différents. Les données standards sur le rendement du Fonds sont présentées ici : https://penderfund.com/fr/fund/pender-alternative-arbitrage-fund/

[2] L’indice de référence des deux fonds est le HFRI ED : Merger Arbitrage (indice d’arbitrage sur fusion HFRI ED, couvert en CAD).

[3] LSEG – Investment Banking Scorecard - Deal Intelligence as of September 11, 2025

[4] Recherche sur les SAVS

[5] https://www.spacinsider.com/