Quels sont les risques les plus courants auxquels l’investisseur est exposé — et comment peut-on mieux les gérer?

May 22, 2024
Rédigé par Felix Narhi
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Publié le 16 mai 2024 dans le Globe & Mail

Dans le milieu professionnel, le risque d’investissement est défini par des termes techniques en lien avec les mathématiques, tels qu’écart-type, ratio de Sharpe, coefficient bêta, R2, etc. Ce sont là des outils utiles. De plus, chaque classe d’actifs vient avec son propre lot d’aléas.  Par exemple, ceux qui achètent des actions doivent comprendre la « trinité du risque » — activité commerciale, valorisation, bilan — de l’entreprise en question. S’ajoutent à cela les embûches associées au secteur, à la géographie, à la capitalisation boursière, etc. Aussi, les placements dans des titres à revenu fixe sont vulnérables aux taux d’intérêt et au défaut de paiement entre autres. Tous ces risques sont dits analytiques et tous sont importants. Toutefois, comme le faisait remarquer Benjamin Graham, le père de l’analyse et de la quantification des valeurs mobilières : « Le principal problème de l’investisseur, voire son pire ennemi, n’est autre que lui-même. » Ce ne sont pas tant les erreurs d’analyse et les risques qui font dérailler les investisseurs. Habituellement, ce sont des considérations psychologiques qui prennent le dessus.

Pour la plupart des investisseurs, le risque est d’abord et avant tout une expérience émotive qui ne se mesure ni ne s’analyse facilement — mais qui n’en demeure pas moins des plus réelles. Les questionnaires servant à établir l’importance du risque financier qu’un individu accepte de courir — sa tolérance — et quels types d’investissement lui conviennent peuvent donner des résultats erronés. Il est plus facile de composer avec le hasard quand le marché est calme ou en hausse. C’est uniquement en périodes de totale insécurité, comme lors de la pandémie de COVID de 2020 ou la Crise financière mondiale de 2009, que l’investisseur découvrira sa « vraie » tolérance au risque.

Ce genre d’événements exceptionnels peut donner lieu à des ventes motivées par la panique. Si cela entraîne des pertes en capital et interrompt le cycle de composition, alors la menace devient majeure. Trop souvent, les investisseurs vendent quand le marché tombe et plusieurs ne savent plus quand y retourner. Il est certes facile d’investir en ligne et de faire des transactions en quelques clics sur son portable, mais c’est également plus difficile alors de ne pas agir sous le coup de l’émotion. Selon une étude, les gens consultent leur téléphone 144 fois par jour, et environ la moitié des investisseurs vérifient la performance de leurs placements au moins une fois par jour. Ce comportement compulsif peut conduire à ce qu’on appelle « l’aversion myope aux pertes », une tendance marquée à accorder plus d’importance aux pertes qu’aux gains qui pousse l’investisseur à prendre des décisions mal avisées ayant des conséquences malheureuses à long terme. Rester dans la course même quand les conditions du marché nous indisposent est une habitude qu’il convient de développer. 

D’un autre côté, il arrive aussi qu’on achète sous le coup de la panique. Quand le marché, ou un actif, monte rapidement, certains investisseurs craignent de laisser passer une bonne affaire. Ils plongent tête première, peu importe le prix, sans réfléchir aux risques sous-jacents. Nous sommes portés à suivre les tendances. Quand le marché baisse, les investisseurs s’attendent à ce que les prix continuent de se contracter, et quand le marché monte, ils s’attendent à ce que les prix poursuivent sur leur lancée haussière. Voilà le contexte dans lequel nous prenons des décisions.

Il est difficile de faire fi de notre programmation de base. Nos ancêtres ont aiguisé leur instinct de survie pendant des millénaires. Être capable de réagir promptement aux menaces était souvent une question de vie ou de mort. Quand ils voyaient les autres membres de leur clan paniquer, c’était pour eux un système d’alarme indiquant un danger immédiat sans qu’il soit nécessaire pour chaque individu de percevoir lui-même la menace. Ceux qui saisissaient le mieux ces signaux avaient plus de chances de survivre et de transmettre leurs gènes. Nous avons hérité de cet instinct. Mais de nos jours, sur le marché boursier moderne, l’instinct grégaire n’est pas toujours indiqué, surtout dans un contexte extrême où les prix ne correspondent pas à la valeur intrinsèque. Paniquer parce que les autres le font peut nous porter à prendre des décisions impulsives, comme liquider des investissements quand le marché périclite. Il s’agit là d’un exemple fascinant de l’évolution humaine : un attribut qui a autrefois assuré la survie de nos ancêtres peut s’avérer moins utile dans notre environnement si différent.

Il est tentant de fonder ses choix en matière d’investissement sur ce que disent les spécialistes ou les influenceurs, mais n’oubliez pas qu’il y a bien des façons de faire de l’argent. Ou d’en perdre. Chacun de nous a ses propres objectifs et sa propre tolérance aux risques réels ou perçus. Les investisseurs doivent adopter une stratégie qui convient à leur tempérament et qu’ils peuvent respecter, peu importe les caprices éphémères du marché. Il est facile de mesurer votre tolérance au risque : optez pour des placements en phase avec vos priorités financières et qui ne vous empêchent pas de dormir sur les deux oreilles. Si vous perdez le sommeil, c’est la preuve qu’ils sont trop « risqués » pour vous.

Felix Narhi est chef des placements et gestionnaire de portefeuille chez Gestion de Capital PenderFund Ltée à Vancouver.

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