Le ressort est bien enroulé : les petites sociétés seraient sur le point de prendre leur envol (oui vraiment.)

May 8, 2024
Rédigé par David Barr
Le ressort est bien enroulé : les petites sociétés seraient sur le point de prendre leur envol (oui vraiment.)

Comme on le voit sur CFA Institute Enterprising Investor –  8 mai 2024

Dans le cadre de son plus récent discours d’ouverture à la conférence sur l’investissement de valeur 2024 qui a eu lieu au Ben Graham’s Centre à Toronto, Jason Zweig, chroniqueur chevronné du Wall Street Journal, a posé la question : « Qu’est-ce qui ne peut pas être transformé en FNB? »

Les investisseurs actifs, a-t-il dit, font concurrence à M. Marché, c’est-à-dire les FNB passifs. Pour générer un alpha significatif, les gestionnaires de portefeuille doivent mettre au point une expertise dans ce qui ne peut pas, essentiellement, être transformé en FNB, a-t-il ajouté. L’univers ciblé serait alors composé de ce que Zweig appelle des considérations « left tail », c’est-à-dire qui font intervenir des éléments comme la taille, les liquidités, la qualité marchande et la popularité. Bien que les sociétés à petite capitalisation aient dans les faits leurs FNB, j’estime qu’un placement passif dans ce groupe constitue une stratégie sous-optimale pour créer de l’alpha à long terme, et voici pourquoi.

Jusqu’à tout récemment, en se fiant aux rendements sur les prix de l’indice Russell 2000 et de l’indice S&P 500, les actions à micro et petite capitalisation aux États-Unis (les « Davids ») ont tiré de l’arrière sur les actions des grandes et mégas entreprises (les « Goliaths »). Ailleurs dans le monde toutefois, les sociétés à petite capitalisation ont gardé leurs lettres de noblesse, les petites entreprises au R.-U., au Japon, en Europe et dans les marchés émergents se trouvant au-devant des grandes entreprises. Pourquoi les États-Unis sont-ils ainsi laissés pour compte?

Les actifs institutionnels ont favorisé le capital-investissement au détriment des marchés publics. L’actif sous gestion du capital-investissement mondial devrait atteindre 8,5 billions $ US d’ici 2028 et les sociétés aux États-Unis mènent la charge avec un TCAC de 11,3 % selon un récent rapport produit par Prequin. De plus, les petites entreprises en pleine croissance ont aujourd’hui à leur disposition des options de financement qu’elles n’avaient pas auparavant. Incidemment, elles peuvent demeurer privées plus longtemps et continuer d’exister et de croître dans le confort de l’enceinte privée du capital-investissement. Certaines d’entre elles pourraient bien ne jamais se retrouver sur l’indice 2000. Si elles prennent une ampleur suffisante, elles pourraient faire le grand bond directement dans l’indice S&P 500 ou être vendues à un autre grand fonds de capital-investissement. 

Au Canada, une tendance baissière sévit dans l’arène des sociétés à petite et micro capitalisation depuis quelque temps. Les fonds actifs axés sur les petites entreprises ont constaté des extrants de capital depuis 10 ans maintenant : l’activité des fusions et acquisitions (F&A) y est timide et celle des PAPE anémique. Pour illustrer mes propos, les fonds mobilisés par les PAPE au Canada l’an passé accusaient un recul de 88 % par rapport à 2022 et de 98 % par rapport à 20211. Ce recul a entraîné une boucle de rétroaction négative mettant en jeu une fuite des capitaux et une sous-performance au sein de ce secteur. Au cours du premier trimestre de 2024, nous avons constaté les premières lueurs d’un changement de cap lorsque l’indice à petite capitalisation S&P/TSX (7,9 %) a pris les devants sur l’indice composé S&P/TSX (6,6 %). Les valorisations boursières ont grimpé en 2023, ce qui devrait encourager certaines sociétés privées à faire leur entrée en bourse cette année ou l’année prochaine. Tout regain d’activité du côté des PAPE et des F&A aura l’effet d’un baume pour les petites entreprises qui, selon nous, sont sous-évaluées tant sur le plan absolu que relatif2.

À l’heure actuelle, chez Pender, nous estimons que le milieu des petites entreprises est fécond. Les manques à combler, sur le plan de la recherche et du capital, ont ouvert tout grand la porte pour les investisseurs avisés. Parmi les éléments catalyseurs qui éperonneront les réévaluations, notons l’amélioration des bilans, la hausse des données afférentes aux flux de trésorerie et un regain d’activité de F&A et de PAPE. Et parmi les éléments qui mettront le vent dans les voiles à ce groupe, on retrouve : point d’inflexion de la hausse des taux d’intérêt, sociétés de qualité qui assurent la composition de leur valeur et assainissent leurs bilans financiers, accélération des F&A pour profiter des cours encore peu élevés et finalement, la réversion vers la moyenne des cours historiques et de la confiance des investisseurs. Le ressort est bien enroulé, la tension est au maximum dans ce secteur. Nous estimons qu’il s’agit d’un terrain fertile pour produire de l’alpha.

Il est préférable d’envisager ce secteur à l’aide d’une stratégie de placement active où l’expertise et la compréhension exhaustive des entreprises particulières, ainsi que des caractéristiques de risque et rendement de chacune, représentent une condition nécessaire au succès. Tout investisseur motivé par la surperformance doit courir des risques, comme endurer une longue période d’impopularité et de sous-performance comme celle qui a fait rage dans le secteur des sociétés à petite capitalisation. Comme l’a si bien dit Magnus Carlsen, maître d’échecs norvégien : « Refuser de courir des risques est une stratégie extrêmement risquée. » 

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