La gestion active – démystifier le marché boursier canadien

Janvier 15, 2018
Rédigé par Investment Team
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Il est vrai que les fonds indiciels, à savoir les fonds qui répliquent passivement les indices, ont un rôle à jouer dans les portefeuilles des investisseurs. En 1976, Jack Bogle créait le Fonds Vanguard 500 Index Fund, premier en son genre. Son intention était noble. Il souhaitait permettre aux investisseurs d’avoir une exposition à l’indice boursier tout en payant le moins cher possible. Le Fonds était structuré comme une fiducie d’investissement à participation unitaire, soit de manière semblable à un fonds commun de placement, où le prix est fixé quotidiennement. Puis, en 1993, State Street Advisors créèrent le premier fonds négocié en bourse (FNB), à savoir, un titre négociable qui réplique un indice, un produit de base, ou un ensemble d’actifs tel un fonds indiciel. Les certificats représentatifs d’actions de l’indice S&P 500 représentent actuellement 250 milliards $ d’actifs sous gestion (anglais). Tout comme pour les actions ordinaires sur un marché boursier, la structure de cet instrument permet aux investisseurs d’opérer des transactions boursières dans l’indice au complet en temps réel. Ces fonds ont ouvert la porte aux instruments passifs et les fonds gérés passivement représentent actuellement plus de 30 % de tous les actifs aux É.-U (anglais). 2. C’est au tour des Canadiens de découvrir qu’ils peuvent obtenir une grande exposition au marché à une fraction du prix qu’ils sont habitués à payer et ils ont eux aussi commencé à investir dans les fonds indiciels. Selon nous, la popularité croissante des fonds indiciels présente des occasions et des dangers pour les investisseurs.

Contexte

En octobre 2017, le marché canadien des FNB représentait 141 milliards $ par rapport à 1,5 billion $ pour le secteur des fonds communs de placement (anglais) 3. En outre, la croissance des FNB est nettement supérieure à celle des fonds communs de placement traditionnels : 31 % et 11 % (anglais), respectivement, sur une période mobile de 12 mois, au mois d’octobre 2017 3,4. En prime, le nombre de promoteurs de FNB est passé de 10 au mois d’avril 2016 à 24 en juin 2017 5. Et finalement, la Bourse de Toronto compte maintenant plus de 500 FNB.

De quoi cette croissance est-elle tributaire ?

Les Canadiens en ont assez de payer des frais élevés pour accéder au marché boursier canadien et les FNB leur donnent cet accès à une fraction du prix. En outre, le démasquage de fonds indiciels répliquant les indices offerts à prix élevé par des gestionnaires soi-disant « actifs » a naturellement eu pour conséquence de pousser les investisseurs à privilégier les FNB. La croissance des FNB est manifestement liée à leur faible coût. Il convient également d’ajouter à cela l’idée selon laquelle bon nombre d’investisseurs aiment le fait que les FNB offrent une exposition à un grand éventail d’actions, souvent un indice, permettant ainsi de diminuer le risque sectoriel.

Nous concédons donc que la croissance des FNB découle du besoin d’avoir une exposition diversifiée et de la faiblesse des coûts, mais nous estimons que ce ne sont pas là les seuls facteurs dont il faille tenir compte. Il est aisé de comparer les prix, mais ici nous testons la mesure dans laquelle l’indice du marché boursier canadien, représenté par le FNB iShares S&P/TSX 60 Index ETF, offre aux investisseurs la diversification à laquelle ils s’attendent.

Dans quelle mesure l’indice canadien est-il diversifié ?

Il convient de souligner deux points. Tout d’abord, l’indice canadien ne représente qu’environ 3 % de la capitalisation boursière mondiale totale. Deuxièmement, la plupart des Canadiens investissent un important pourcentage de leur valeur nette dans des actifs canadiens (à savoir leur portefeuille de placements largement nationaux et leur maison). Cela présente-t-il un risque ?

Composition sectorielle

L’un des attraits d’une stratégie de placement indicielle est qu’elle permet aux investisseurs d’atténuer le risque en le répartissant parmi les nombreux secteurs d’un indice. Cela ne s’applique pas vraiment au Canada. L’indice canadien est largement composé de trois secteurs : les services financiers à 40 %, l’énergie à 20 % et les produits de base à 10 %, ce qui représente 80 % de la composition totale du marché 6. Pas si bien diversifié après tout. En revanche, le FNB ishares MSCI World Index ETF n’a qu’une exposition de 29 % à ces secteurs (à savoir, services financiers : 18 %, énergie : 6 % et produits de base : 5 %). Le fait de penser que vous achetez un indice diversifié qui est, dans les faits, concentré sur quelques secteurs seulement augmente le niveau de risque pour un investisseur indiciel.

Concentration d’entreprises

En allant plus au fonds des choses, l’on constate plusieurs fissures dans l’hypothèse selon laquelle l’indice canadien est bien diversifié. En effet, 10 entreprises représentent 51 % de l’indice global. Le secteur des services financiers, qui représente 40 % de l’indice, ne compte que quelques entreprises et, à elles seules, la Banque Royale du Canada, la Banque TD, la Banque de Nouvelle-Écosse et la Banque de Montréal représentent 26 % de l’indice. Mieux encore, la Banque Royale représente près de 9 % de l’indice canadien. En outre, il y a eu par le passé des périodes où des entreprises individuelles représentaient une très grande partie de l’indice global. Des entreprises comme Nortel, BlackBerry (anciennement Research in Motion) et Valeant nous viennent à l’esprit. À son point culminant à l’été 2000, Nortel représentait 35 % de l’indice canadien (anglais) 7. Et les investisseurs sur indices ont souffert lorsque Nortel s’est effondrée par la suite. Achetez l’indice, mais méfiez-vous de sa capacité à diversifier votre portefeuille.

Dans quelle mesure votre portefeuille est-il diversifié ?

Exposition au marché immobilier

Selon une enquête menée par le Fonds monétaire international en 2012, les actions canadiennes représentent 59 % de l’actif total des Canadiens. Compte tenu de la hausse sur le marché de l’immobilier au Canada, la plupart des Canadiens sont également propriétaires d’une maison. Étant donné que les banques canadiennes qui dominent l’indice ont elles aussi une exposition aux prêts hypothécaires résidentiels, il est facile de constater que bon nombre d’investisseurs ont une exposition double au marché de l’immobilier – du fait qu’ils sont propriétaires d’une maison et de leur participation dans les banques canadiennes. Il convient de noter que le Canada a échappé à l’effondrement du marché de l’habitation en 2008, que le prix des logements n’a pratiquement pas cessé d’augmenter depuis 16 ans et que nous nous attendons éventuellement à une correction.

Conclusion

Il va sans dire que les FNB canadiens peuvent vous permettre d’avoir une exposition à faible coût au marché canadien, mais il faut savoir que ce marché n’est pas aussi diversifié que vous pourriez le penser.

Afin d’augmenter la diversification de leur portefeuille, les investisseurs feraient bien d’étudier des occasions de placement qui sont peu corrélées à l’indice canadien. L’indice étant exposé au secteur banquier, au secteur de l’énergie et à celui des produits de base, il convient de dénicher des placements qui ont une très faible exposition à ces secteurs.

Fonds de valeur Pender

Le Fonds de valeur Pender a une très faible exposition aux banques, aux entreprises du secteur de l’énergie et à celles du secteur des produits de base. Le Fonds se concentre plutôt sur le secteur des technologies de l’information, celui de la consommation discrétionnaire et celui de l’industrie. Selon nous, en jumelant le Fonds de valeur Pender avec votre Fonds indiciel canadien, vous augmentez votre diversification et réduisez le risque sectoriel et le risque lié aux entreprises de votre portefeuille.

Répartition sectorielle, Fonds de valeur Pender, au 31 décembre 2017

Technologie de l’information

26,8 %

 

Matériaux

4,6 %

Consommation discrétionnaire

16,1 %

 

Autres secteurs

8,5 %

Industrie

8,1 %

 

Liquidités

28,6 %

Immobilier

7,1 %

 

 

 

 

 

 

 

 
  1. etfstrategy.co.uk, octobre 2017 ; 2. Pictet Asset Management, via https://qz.com/997381, juin 2017 ; 3. Survol de l’industrie de l’Institut des fonds d’investissement du Canada, octobre 2017 ; 4. Rapport mensuel de l’association canadienne des FNB, octobre 2017 ; 5. Canada’s largest mutual-fund firms turn to ETFs, journal The Globe & Mail, juin 2017; 6. Tel que représenté par l’exposition sectorielle du FNB iShares S&P/TSX 60 Index ETF, novembre 2017 ; 7. CCH, Canadian employment benefits and pension guide, via lobeadvisor.com, avril 2001.

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